Mon cher camarade,
Après-midi doux et ensoleillé. La simple vue de mon « fr’engin » après le déjeuner a suffi à me mettre instantanément dans un état d’excitation profond. Me voilà, aujourd’hui, comme sur un petit nuage, je ne tarde pas à quitter le domicile. La campagne m’appelle. Les courses aussi.
Cet après-midi, je me sens excitée, un peu comme lorsque j’avais 15 ans, quand je bravais l’interdit : debout sur mon vélo Solex, dépassant les voitures à l’arrêt devant un stop, longs cheveux au vent, panty blanc sous la robe, regardant droit devant. Je me revoyais filer…
Soudain, j’étais ramenée joyeusement en arrière, au temps de l’adolescence où rien ne pouvait m’arrêter, me semblait-il.
Je fais glisser la fermeture Éclair de mon blouson, de bas en haut. Zip !
Je glisse ma tête sous le casque, ajuste la visière et enfile mes gants. Enfin, me voilà partie.
J’arrive à l’épicerie du village d’à côté, achète quelques « denrées essentielles ». En poche, une attestation de sortie autorisée. Peuh ! Il ne faut pas tarder. Déjà, il faut rentrer.