La conteuse en scooter

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23 octobre 2023

Mon cher camarade,

Les fortes pluies de ces derniers jours rendent les petites routes sinueuses de la Bresse très glissantes.

Tu as déménagé! De la grange te voilà « remisé » dans « la chambre à four » où de temps en temps l’on cuit le pain. Le pain de campagne. La dernière fournée a eu lieu le 12 août, François était en apprentissage de boulangerie.

 

mai 2023

Mon cher camarade,
On nous annonçait une sécheresse carabinée. Les alternances de pluies, nuages, vent, éclaircies chaque jour me dissuadent d’enfourcher mon scooter.
Arc-en-ciel, soleil, vent, nuages, brouillard parfois.
Chaud. Froid. Chaud. Froid. Chaud. Froid…
Orage ! Il pleut des perles !

Et pourtant, je délaisse mon compagnon.

6 février 2023

Pervenche

Dissimulée, la fleur s’est développée à l’ombre au milieu du feuillage qui tapisse le mur d’une vieille grange. Face au Sud. C’est elle qui m’a souri la première lors d’une promenade solitaire. Elle appelle le printemps !

Je me rappelle ses autres noms : violette des morts, violette des sorciers, herbe à la capucine…

Au moins, celle-ci ne nous infligera pas de PV !

11 janvier 2023

Mise au vert !

Mon cher camarade,
Je sais que tu fuis la vie citadine.
Reste bien à l’abri dans la grange.​

Le vert du pré contraste de façon étonnante avec un ciel gris.
Ce drainage creux d’un bon mètre de profondeur accueille un filet d’eau claire..
Un drainage de pré laissé au naturel.
En Bresse louhanaise.
Espoir.

10 décembre 2022

Froid l’hiver !

Mon cher camarade,
Continue de dormir d’un sommeil profond !
Il neige.

​Le ciel a gagné. Il a neigé une bonne partie de la nuit. Des Petits Elfes s’inviteront peut-être encore dans les foyers…

21 septembre 2022

Chaud l’été !

Je tiens à oublier les journées caniculaires de cet été qui m’ont dissuadée de revêtir toute la panoplie vestimentaire obligatoire ou fortement conseillée pour rouler en scooter. Heureusement « La machine à voyager dans le temps existe. C’est la magie. Et la magie existe bien. Dans les mots ». Maxime Drouot

Lecture, écriture, jeu de Scrabble ont été au programme sous les aulnes.

26 août 2022

Un anniversaire​

La fête se terminait, ce genre de fête qui fait les peines moins amères entre amis. Le dessert avait été divin. Une tarte aux poires avec au centre un grand cœur de figues-fleurs violette.
Tous, sous la lune continuaient d’agiter le bras et la main en signe d’Adieu ?
Même lorsque j’accélérai discrètement pour démarrer
Même lorsque je descendai lentement la côte entre les haies du chemin immaculé de poussière blanche
Même quand j’actionnai mon feu clignotant
Même quand je tournai route du Levant
Pour disparaître dans la nuit !
Pendant combien de temps ont-ils continué leur « Adieu » à grands bras, à gros baisers de leurs doigts ?
En réalité, je m’éclipsais seulement. Ce n’étaient pas des adieux éternels.
Combien de temps sont-ils restés avant d’aller traîner leur indolence sur la terrasse et rêver sous le ciel étoilé… ?

À moins qu’ils aient préféré écouter de la musique et danser… ?
La soirée avait été donnée en l’honneur d’un anniversaire, j’avais juste oublié un petit paquet en guise de cadeau !

10 août 2022

Ceci est un S.O.S.

Acte 1.

Je n’ai pas roulé depuis plusieurs semaines.
À l’idée de devoir revêtir casque, pantalon, blouson, gants et chaussures fermées par une très forte chaleur le vrombissement du moteur de mon scooter ne se faisait plus entendre.
Et maintenant, mon cher compagnon ne veut plus ronfler qu’à l’aide de la pédale de démarrage. KICK !
Il est devenu fou, je le crains.
Il tient à ce que je m’acharne sur lui.
Mais il y a des limites quand même !
Ce n’est pas parce qu’il fait chaud et que je lui ai permis de se reposer qu’il doit changer d’humeur à ce point. Rien à faire au démarrage électrique, ce serait trop facile, comme avant.
J’ai l’impression qu’il me réclame un test.
OK, c’est tendance, je sais, mais ce n’est pour cela que je vais filer…
Prévoyez des solutions, des renforts, faites- moi des suggestions ! Je perds mes forces, je souffle, j’ai mal au genou à appuyer de la sorte ! Sans arrêt.
Oh, zut ! Il risque de se vexer et de me laisser en rade, non ? Si je m’énerve.
Je ne vais pas avoir le choix.
Je vais devoir demander l’avis d’un spécialiste en réparation de scooter.

Acte 2.

Je vais boire un grand verre d’eau fraîche.

25 mai 2022

L’arbre aux fées que les hommes nomment aussi « sureau », est un hôte indispensable pour le Petit Peuple de la Nature. Ses fleurs attirent les abeilles et les papillons, tandis que ses haies régalent les fauvettes, les merles, les rouges-gorges…

L’arbre aux fées que les hommes nomment aussi « sureau », est un hôte indispensable pour le Petit Peuple de la Nature. Ses fleurs attirent les abeilles et les papillons, tandis que ses haies régalent les fauvettes, les merles, les rouges-gorges…

Aujourd’hui, je vais voyager un peu avec la fée du sureau :

« Un petit garçon malade voit sortir de la théière où l’eau bouillonne, des volutes telles des branches de sureau. Il distingue au milieu une vieille fée assise, vêtue d’une robe verte. Alors, écrit Andersen, elle se transforme en petite fille, prend le petit garçon dans ses bras et l’emmène dans un voyage à travers les saisons, dans les effluves exquis des fleurs de sureau… »

Mon agenda de fée

Le Jardin Féerique de Cicely Mary Barker présenté par Pierre Dubois

Les sureaux sont en fleurs et embaument l’air printanier ! Que diriez-vous d’une merveilleuse gelée, cette « vanille du pauvre » ? avec des beignets pour un goûter.

Aujourd’hui, cette idée m’inspire.

Je fais une halte, là où une haie regorge de fleurs blanches, il s’agit bien de sureau. Je respire à pleins poumons l’air admirablement parfumé. Et je commence une cueillette.

 

Recette de la gelée : des fleurs de cinq belles ombelles, les verser dans 1,5 l d’eau bouillie, recouvrir avec un couvercle ou un film alimentaire. Laisser au frais pendant 4 jours avant de filtrer + un jus de citron. Repasser au chinois. Peser. Ajouter 500g de sucre par litre et 4g d’agar agar. Porter à ébullition. Laisser bouillir quelques min. Mettre en pots, les fermer, les retourner et laisser refroidir.

Recette des beignets : verser les fleurs dans une pâte à crêpes épaisse, les plonger dans l’huile de friture, les ressortir lorsqu’elles sont dorées, les déposer sur du papier absorbant.

Les beignets sont meilleurs chauds ou tièdes avec du sucre ou mieux encore avec la gelée.

Orage de mai 2022

Les premiers éclairs mitraillent la montagne au loin. Je roule.

Quelques insectes ne résistent pas à la visière de mon casque. Je roule.

Des vaches se sont rassemblées à l’angle d’un champ, le troupeau est imposant, immobile. Couchées dans l’herbe, elles semblent attendre… un déluge imminent. Je roule encore.

Soudain, de larges gouttes de pluie tombent comme de lourdes claques. Sans essuie-glace sur mon casque, je dois m’arrêter, je ne vois presque plus rien ! La pluie qui s’intensifie est tiède puis devient glaciale. L’orage alors a ouvert toutes grandes les vannes de sa folie bruyante.

Je suis arrivée à me garer dans l’entrée d’une cour de ferme ; je cale mon engin et cours me mettre à l’abri sous un hangar où sont entreposés des véhicules et matériels agricoles. L’orage continue à se défouler avec une impudeur grandiose. Les grêlons crépitent sur la toiture en tôles ondulées. Le bruit est assourdissant. Rien à voir avec une pétarade de scooter ! Je vous le garantis.

Il me semble que le ciel se venge de la terre entière. Le Diable doit bien rigoler dans sa grotte. Je prie l’Éternel Créateur pour que l’orage cesse après une quantité de pluie bienfaitrice. Enfin, un rayon de soleil dissipe les nuages. C’est une joie non feinte que de humer les parfums qu’exhale la terre refroidie par la pluie, qui se sont répandus jusqu’à moi.

Je n’ai vu personne. Mais un excès de libertinage aurait-il privé deux grosses limaces à quitter le sein de la terre ? Des limaces orange. Je les regarde ramper doucement sur le sol de l’allée où se mêlent des touffes d’herbe et des graviers. Le sol n’a pas encore eu le temps d’absorber l’eau du ciel tant espérée, après des semaines de forte chaleur d’été. Quel voyage à deux ont-elles entrepris, vers quels horizons ? Maintenant, l’une d’entre elles entreprend de grimper sur la tige principale d’un lupin fleuri.

Une accalmie s’est véritablement installée. C’est le moment de quitter le lieu protecteur. Mon compagnon motorisé est trempé. Visiblement, il ne m’en veut pas de l’avoir laissé sous la pluie. Prudente, je redémarre doucement sur le bitume détrempé d’une petite route de mon village. J’adresse du meilleur de mon cœur de nouveau une prière pour qu’un certain calme dure assez.

Vers ma maison, je roule.

31 octobre 2021

Faire ses premières  » puces  » en qualité d’exposant chez soi est une expérience originale. Le dimanche de Toussaint, le Comité des Fêtes dans mon village organisait des  » puces collectives « . Pour disposer d’un bon emplacement, pas besoin de se lever tôt, et arriver avant l’ouverture puisqu’il était dit que les  » puces  » allaient se dérouler à la maison ! Tous les jours de la semaine précédente, j’avais trié, jeté, rangé, nettoyé, désinfecté tous les objets entassés depuis des lustres et dont j’avais la peine de me séparer. Des objets pour la plupart avaient vécu plusieurs déménagements et restaient stockés dans un coin sans jamais aucune visite.

Le démarrage de la journée était annoncé à 9h, la buvette du Comité ce situait en face de chez moi. Les collectionneurs passionnés, les professionnels ont franchi ma porte dès 6h le matin. Ils n’ont pas hésité à me questionner sur ma  » marchandise « , sur des objets dont je ne soupçonnais même pas qu’ils puissent intéresser quelqu’un ou aussi sur des objets de valeur sûre qui seraient en ma possession..? Un acheteur entre autres a emporté tous les vieux vélos qu’il allait réparer et revendre, un autre homme aurait voulu acquérir mon scooter ! Ah, non ! Nous n’avons pas eu l’approche commune de la valeur relative des choses !

Mon Ami est resté avec moi.

31 décembre 2020

Comme ils s’aiment ces deux-là !
Ils font corps. C’est charmant.
Ils s’aiment contre les conseils dissuasifs. C’est encore mieux. C’est plus savoureux.
Ils s’aiment contre les rêves jamais réalisés, contre les balades courtes et fades, contre le ménage de la maison et contre toute urgence domestique.
Ils s’aiment contre les parkings.
Ils s’aiment au lieu de désherber à quatre pattes les allées du jardin, au lieu de regarder la télé, au lieu de tricoter…
Jamais de chamailleries.
Une belle camaraderie !
Que les sorties du jour à travers la campagne bressane sont courtes !
Quand irai-je en montagne ?

1er décembre 2020

Mon cher camarade,
Saint Eloi
Roi Dagobert
Je n’ai pas mis mon pantalon à l’envers. Sous mon jean, un épais collant de laine.
Moins d’enthousiasme que d’habitude pour aller faire un tour. L’hiver approche. Le temps s’est refroidi.
Conseil de motard : mettre des feuilles de journal sur la poitrine, sous le blouson, afin de limiter la sensation du froid glacial. Conseil non suivi, finalement.
Cette fois, je commençais à me demander si j’allais trouver le courage de rouler pendant une heure.
A quoi bon, sortir pour sortir en scooter aujourd’hui, si ce n’est du pur bonheur ?
Plus pertinent, après réflexion, je vais jardiner ! Il vaut mieux que je me consacre à tailler mes rosiers.
Et je cueille mes dernières roses de l’année.
Joli bouquet. Je ne fais pas de photo. Il sera gravé dans ma mémoire.

6 décembre 2020

Mon cher camarade,
Noël approche.
Où sont passés les poulets dans les prés ?
Sans doute notre dernière sortie de l’année avant de te remiser dans la grange où, assurément, tu ne craindras rien, toi.
Au nouvel an, nouvel élan ?
La fée Chocolat existe. Irène Frain l’a rencontrée au royaume des gourmets. Elle raconte son histoire dans un conte qui porte tout simplement le nom de la fée, en lutte avec le roi de la Soupe-Aux-Cailloux.
Une aventure chocolatée pour petits et grands.
« Le chocolat sait en même temps calmer et donner de l’énergie ».
Vive le poulet de Bresse et le cacao !
Recette à la fois étonnante et succulente, originaire d’Amérique du Sud : poulet au chocolat, pour 4 P
« Prévoir 4 blancs, les fariner, les faire dorer 10 min dans huile d’olive.
Préparer un quart de bouillon de poule, porter à ébullition.
Hors du feu, ajouter 2 càc de concentré de tomates, 2 oignons émincés dorés dans l’huile, 2 gousses d’ail et 1 càc de grains de coriandre, 3 càc de cacao en poudre, 2 càc de cannelle et 2 càc de sucre roux.
Ajouter le bouillon et les morceaux de poulet, laisser cuire à feu doux. Rajouter en fin de cuisson 4 càs de crème fraîche. Servir. Savourer. »

3 décembre 2020

3 décembre 2020

Mon cher camarade,

Pas de ? Deux

Plus j’avance aujourd’hui, plus je me trouve des raisons de rouler plus doucement que la normale.

Soudain, des pas de géants sur le sol ! Instant tragique ? Mais non, je freine, dévie sur le bas-côté de la route. Nous stoppons tous les deux, mon camarade et moi. Le moteur éteint, je reste là, dans le silence environnemental. Sur l’herbe humide. Pendant un long moment, m’a-t-il semblé.

Pas de trace de freinage.

Bref, cela n’a été qu’un tout petit incident de parcours.

Un sentiment de doute aurait pu m’envahir à ce moment-là. Il n’a fait que passer.

Sans appréhension, je suis remontée sur mon scooter et j’ai redémarré. J’ai humé l’air frais.

Une joie sincère m’a envahie.

« Rêve comme si tu vivais éternellement. Vis comme si tu allais mourir demain  »

James Dean

18 novembre 2020

Mon cher camarade,

Après-midi doux et ensoleillé. La simple vue de mon « fr’engin » après le déjeuner a suffi à me mettre instantanément dans un état d’excitation profond. Me voilà, aujourd’hui, comme sur un petit nuage, je ne tarde pas à quitter le domicile. La campagne m’appelle. Les courses aussi.

Cet après-midi, je me sens excitée, un peu comme lorsque j’avais 15 ans, quand je bravais l’interdit : debout sur mon vélo Solex, dépassant les voitures à l’arrêt devant un stop, longs cheveux au vent, panty blanc sous la robe, regardant droit devant. Je me revoyais filer…

Soudain, j’étais ramenée joyeusement en arrière, au temps de l’adolescence où rien ne pouvait m’arrêter, me semblait-il.

Je fais glisser la fermeture Éclair de mon blouson, de bas en haut. Zip !

Je glisse ma tête sous le casque, ajuste la visière et enfile mes gants. Enfin, me voilà partie.

J’arrive à l’épicerie du village d’à côté, achète quelques « denrées essentielles ». En poche, une attestation de sortie autorisée. Peuh ! Il ne faut pas tarder. Déjà, il faut rentrer.

2 novembre 2020

Mon cher camarade,

Pas question de te remiser ! Cette saison nous réserve de belles surprises comme cette douceur dans l’air qui ne m’oblige pas à revêtir de lourds vêtements de protection. Une bénédiction que de rouler et se sentir vivante en traversant la forêt automnale et mordorée. Elle sent le champignon. En allant faire un achat de première nécessité ! Bigre !

14 octobre 2020

14 octobre 2020

Mon cher camarade,

Tu es témoin : la récolte de noix aujourd’hui est de quantité impressionnante. Le top-case ne peut contenir le tout. Quelque peu dépitée, je dois en laisser sans l’arbre généreux. Mais après tout, les noix trouveront bien preneurs. Et il y a des chances qu’elles satisfassent une gourmandise humaine ou animale…

Ce soir, tisane de houblon (ses cocottes sont bien formées).

3 octobre 2020

Mon cher camarade,

Une période pluvieuse tant espérée est enfin arrivée.

La pluie tombe par grosses averses aujourd’hui. La terre qui donnait des signes de grosse soif, s’imbibe à s’en rendre saoule, respire.

En Bresse, après la récolte de maïs, des fanes et des épis sans grain parsèment les routes en abondance. Le vent jonche le sol de feuilles mortes humides et me pousse trop fort. J’ai manqué chavirer.

Porter grande attention à ses roues, c’est faire demi-tour !

17 septembre 2020

Mon cher camarade,

Aujourd’hui, la journée entière nous appartient.

Qu’est-ce qui pourrait venir ternir notre escapade du jour ? Qui pourrait l’illuminer davantage ?

« Les gens sont comme des vitraux. Ils brillent tant qu’il fait soleil mais, quand vient l’obscurité, leur beauté n’apparaît que s’ils sont illuminés de l’intérieur ». Elisabeth Kubler Ross.

J’ai glissé le sac contenant le pique-nique dans le top-case. Le soleil est au plus haut lorsque j’arrive à l’étang du Mont du Chat. Mon camarade, une fois bien stabilisé à l’ombre d’un charme, je m’éloigne un peu et m’asseois à une grande table en bois à l’abri de la bise. Je pose mon sac de nourriture rempli de noix, d’un sandwich au beurre d’ail des ours, des tomates-poires du jardin, des figues et pêches de vigne bien charnues et je me souhaite une bonne dégustation !

J’observe le plan d’eau qui s’offre à moi. Le sens des vagues m’indique le Nord. Les vagues scintillent tellement que mes yeux se fatiguent rapidement. Je n’entends plus que les feuilles des arbres qui bruissent au vent léger. Mes paupières tombent doucement… Et j’oublie le pique-nique.

Brusquement, le pourtour de l’étang s’agite : des voitures se garent un peu partout sur les sentiers et les talus. Les pêcheurs installent leurs cannes, l’un d’entre eux se met à appâter le poisson avec un lance-pierres, des joueurs de pétanque commencent une partie, un couple ramasse des noisettes… un ouvrier commence le fauchage des abords du plan d’eau au volant d’un énorme engin. Un autre ouvrier manie une tronçonneuse. C’est trop pour mes oreilles. Le retour à la réalité est difficile. J’ouvre les yeux. J’ai dû perdre la notion du temps. Je demande l’heure au pêcheur le plus proche. Il est 14h12. Oh ! Surprise.

Le Mont du Chat s’est éveillé d’un coup.

Pas de déjeuner ! Pas de chat non plus ! Juste quelques gorgées d’eau et je rejoins mon compagnon.

Nous allons reprendre notre balade. Vers la tranquillité. Je démarre, j’aimerais déjà me situer à mille lieues.

Il n’est pas vraiment silencieux, mon compagnon !

Daisy Bell.

1er août 2020

Mon cher camarade,

On m’avait avertie que tu te sentais nettement mieux, que je pouvais aller à ta rencontre et que je pourrais revenir avec toi.

Je t’ai revu. Plus bleu que le ciel d’été. Brillant de mille reflets.

J’ai mis la clef de contact, j’ai appuyé sur le starter et tu as démarré au quart de tour.

Pas de hoquet, j’appréhendais.

Suis partie sur les chapeaux de roues, heureuse de te retrouver avec une telle répartie.

Un petit tour. Juste un petit tour aujourd’hui.

Mon cher, nous allons reprendre nos petits périples à travers la campagne. Mais nous ne dévoilerons jamais tout.

Vite, sur nos patins ! Allons.

22 juillet 2020

Mon cher camarade,

Phase de déconfinement. On dirait que tu ne veux plus rien savoir ! Tu ne ronronnes plus. Je suis dépitée en te voyant si peu enclin à repartir sur les petites routes de notre campagne bressane. Experts, Haut Conseil de… préconisent de favoriser les activités en extérieur.

Allez démarre ! On me réclame des histoires. Casque, masque, je suis bien équipée. Décidément, tu as peur. Aller, j’appelle le réparateur.

27 mars 2020

Mon cher camarade,

Confinement Covid-19. Tu ne sortiras pas le guidon du garage. Comme Arthur le hérisson tu hibernes encore.

Ta batterie est à plat. Je redoute les impacts de ce confinement sur toi et les autres. Nos sorties doivent être délaissées, nos vieux amis du village ne vont-ils pas souffrir d’ennui ? Je me souviens de cette chute, de tes blessures, tes pannes répétitives… Tu as été de plus en plus long à te remettre à chaque fois. Que veux-tu donc me dire ?

Dors bien.

24 novembre 2019

Mon cher camarade,

Tu ne réponds plus. Après tant de petits tours dans le village, de visites chez nos amis âgés et fragilisés, te voilà toi aussi fatigué ?

Tu tousses depuis trop longtemps, tu ne peux plus avancer. Je vais te remiser pendant l’hiver. En dormance comme tous les ans pendant la saison moins claire, je te donne rendez-vous aux premiers jours de printemps.