17 septembre 2020

Mon cher camarade,

Aujourd’hui, la journée entière nous appartient.

Qu’est-ce qui pourrait venir ternir notre escapade du jour ? Qui pourrait l’illuminer davantage ?

« Les gens sont comme des vitraux. Ils brillent tant qu’il fait soleil mais, quand vient l’obscurité, leur beauté n’apparaît que s’ils sont illuminés de l’intérieur ». Elisabeth Kubler Ross.

J’ai glissé le sac contenant le pique-nique dans le top-case. Le soleil est au plus haut lorsque j’arrive à l’étang du Mont du Chat. Mon camarade, une fois bien stabilisé à l’ombre d’un charme, je m’éloigne un peu et m’asseois à une grande table en bois à l’abri de la bise. Je pose mon sac de nourriture rempli de noix, d’un sandwich au beurre d’ail des ours, des tomates-poires du jardin, des figues et pêches de vigne bien charnues et je me souhaite une bonne dégustation !

J’observe le plan d’eau qui s’offre à moi. Le sens des vagues m’indique le Nord. Les vagues scintillent tellement que mes yeux se fatiguent rapidement. Je n’entends plus que les feuilles des arbres qui bruissent au vent léger. Mes paupières tombent doucement… Et j’oublie le pique-nique.

Brusquement, le pourtour de l’étang s’agite : des voitures se garent un peu partout sur les sentiers et les talus. Les pêcheurs installent leurs cannes, l’un d’entre eux se met à appâter le poisson avec un lance-pierres, des joueurs de pétanque commencent une partie, un couple ramasse des noisettes… un ouvrier commence le fauchage des abords du plan d’eau au volant d’un énorme engin. Un autre ouvrier manie une tronçonneuse. C’est trop pour mes oreilles. Le retour à la réalité est difficile. J’ouvre les yeux. J’ai dû perdre la notion du temps. Je demande l’heure au pêcheur le plus proche. Il est 14h12. Oh ! Surprise.

Le Mont du Chat s’est éveillé d’un coup.

Pas de déjeuner ! Pas de chat non plus ! Juste quelques gorgées d’eau et je rejoins mon compagnon.

Nous allons reprendre notre balade. Vers la tranquillité. Je démarre, j’aimerais déjà me situer à mille lieues.

Il n’est pas vraiment silencieux, mon compagnon !

Daisy Bell.